Pagaie et te dégonfle pas !
Escapade familiale en canoë-kayak sur le lac de la forêt d’Orient dans le Parc Naturel Régional près de Troyes.
Dorjan et moi avons notre canoë gonflable offert par les copains, une occasion en or pour se mettre à l’eau ! Ma belle-sœur a réservé deux canoës (pour 5) auprès d’un loueur sur place. On se retrouve aux environs de 13h pour déjeuner près de l’eau..
L'info utile
Il n'y a rien à part de l'herbe donc emmène ton pique-nique et de l'eau. Il n'y a pas non plus de vestiaire ni de WC : c'est la nature !
Parés à embarquer !
Le lieu de rdv se trouve au départ de la cale d’embarcation de la Picarde et est partagé avec les pêcheurs. Le loueur de bateaux nous a donné le point GPS pour trouver plus facilement (chic idée ! ). Une fois le pique-nique fini on retrouve la personne qui gère les bateaux, elle donne le matos : bateaux, pagaies et gilets de sauvetage et les premières indications pour l’utiliser plus une carte schématique qui explique la géographie des lieux. Le moniteur nous fait un rapide topo sur la météo du jour et notamment sur les vents dominants ce qui nous permet de faire le choix éclairé entre les deux options possibles.
On opte pour la sortie d’environ 2h vers la plage de Géraudot. On commencera avec le vent de face pour ensuite revenir avec dans le dos : plutôt bonne idée parce que ce jour-là ça souffle et on dirait pas comme ça mais il est grand ce lac !
De notre côté pendant que les autres se préparent on gonfle notre beau bateau, mise en place des ailerons : ok, scratchage des sièges : ok, vissage des pagaies : ok et puis on se jette à l’eau !
Pour la sécurité on part tous les deux cette fois-ci, le petit chien reste avec la piétonne de l’étape : ma mamounette qui a opté pour la voie des lacs à pied pour nous retrouver à la plage de Géraudot (compter 1 heure aller environ).
Mangrove et fonds marins !
Donc c’est parti départ la Picarde destination la plage de Géraudot. Le loueur de bateau nous a indiqué une mangrove traversable en bateau, ceux qui ont un bateau en dur y vont, nous on reste un peu à l’écart parce qu’avec une embarcation gonflable on est toujours prudent par rapport à ce qui pourrait éventuellement percer notre coque (on a dit prudent pas trouillard ! )
La traversée devrait prendre à peu près 45 à 50 minutes. C’est sans compter sur les imprévus du style que notre bateau gonflable commence gentiment à se dégonfler à mi-chemin et qu’un bateau dégonflé avance beaucoup moins bien dans les vagues avec le vent de face ! On s’est rendu compte après coup que chaud et froid avaient un impact sur la dilatation de l’air dans les boudins et donc ça craint du boudin justement !
Les autres nous attendent patiemment en nous traitant de boulet quand même !… Chacun le sien… je constate qu’à trop demander à mon cher et tendre si ça va, ça l’énerve un petit peu, au moment où il me dit “arrête de demander si ça va toutes les deux minutes”, ok je ferme ma bouche et je pagaie, mais je t’avoue cher lecteur que j’ai peur…
Oui, j’ai peur de couler parce que je sais moi que dans ce lac il existe des poissons de plusieurs mètres de long qui ont des têtes de chat sur des corps de serpent. Tu vois, cette épreuve dans “la Coupe de Feu” où Harry Potter plonge dans un lac pour libérer son meilleur ami ? Il y a plein d’algues et des poissons bizarres, ici c’est à peu près pareil sans Volde…pardon, celui dont on ne doit pas prononcer le nom !
Donc je tiens à ce que mon petit bateau reste sur l’eau et n’aille pas visiter les fonds sous-marins aubois, non merci sinon j’aurais pris de la branchiflore !
Bref, je respire, je gère cette petite angoisse (faut que j’arrête les films), et je pagaie parce qu’on est pas là pour tricoter nom d’un boudin dégonflé ! J’ai les biscotos en surchauffe et les cervicales qui crépitent… on est pas des pros du canoë, on avait dit qu’on irait barboter, pas faire la Boat Race !
On croise un cata qui vient de tribord et qui tire des bords pour s’entraîner, nous on flotte encore et on tente d’atteindre la plage droit devant !
Le réconfort du naufragé
Une fois arrivés sur la plage de Géraudot au milieu des baigneurs, des bateaux, des paddles et des pédalos, on pose les canoës sur le sable, on constate l’état de dégonflitude du truc et… On va commander un solero et une boisson pour se rafraîchir les idées, les plus gourmands craquant pour une gaufre au Nutella® . Les marcheurs nous rejoignent pour ce goûter. En attendant, après avoir trouvé un gonfleur à paddle inefficace sur notre bateau – tu sauras cher lecteur que les embouts de gonflage sont différents entre un canoë et un paddle ce qui te permettra d’anticiper et d’emmener ton gonfleur avec toi et de pas le laisser dans la voiture “parce qu’on devrait pas en avoir besoin”! Dorjan négocie avec un jeune hollandais sur la plage et nous trouve un gonfleur compatible et hourra à nous l’air insufflé dans notre canoë avant de repartir. J’ai jamais été aussi contente d’avoir les boudins bien gonflés !😅
Instant ornithologique
Nous sommes parés pour repartir donc nous embarquons. Le retour est beaucoup plus facile notamment parce que le bateau est regonflé mais aussi parce que cette fois le vent est moins fort et dans notre dos E-A-S-Y ! On fait le retour en 30-35 minutes à peu près. On prend notre temps aussi pour regarder les oiseaux qui se dissimulent dans la forêt au bord du lac. On peut observer plusieurs espèces : des cygnes, des grèbes huppés, des fuligules, des poules d’eau, des colvert, des mouettes et des rapaces en l’air.
Et puis cap sur notre point de départ : on prend la direction de la cale, entre 2 bosquets de saules aux pieds dans l’eau, bon faut pas se louper, des bosquets de saules y en a pas mal au mètre carré, mais moi…” crack”… oh oh ma pagaie démontable vient de se démonter… heureusement ça flotte ! “Chériiiii, demi tour!” On récupère le morceau dissident, après quelques minutes Dorjan réussi à la revisser et on peut finir notre traversée !
Pas mécontents de mettre les pieds sur la terre ferme ! Satisfaits de notre sortie : environ 5.7 km à mon tracker, pour des débutants on s’en sort bien, on a pas coulé !
Allez c’est l’heure, tout le monde plie tranquillement bagages. Avec Dorjan on écope avant de dégonfler (si, si il reste de l’air). Le rangement prend à peine 10 minutes. Tout le monde est ravi de cette sortie maritime. Il est temps de se changer pour se mettre au sec, il faut utiliser des grandes serviettes pour se camoufler un peu, on s’aide les uns les autres, entre matelots ! Dernières photos et selfies de groupe et à l’abordage pour l’apéro !
Bon, je gardais Pixie, donc je sais tout de cette sortie !
Un endroit à découvrir, entre copains ou en famille…